Quand Nintendo rencontre LEGO : regardons aujourd’hui de plus près la gamme LEGO Super Mario et son concept très particulier qui tente de transposer dans le vrai monde la mécanique vidéo-ludique d’un jeu qui fête ses 35 ans cette année.
Le concept LEGO Super Mario
Pour ceux qui ont suivi un minimum, le concept est très simple : une figurine cubique interactive de Super Mario, un niveau à assembler avec un début et une fin, des ennemis et des bonus. Et l’objectif est de terminer le niveau en moins d’une minute (plus éventuel bonus de temps) tout en ramassant un maximum de pièces.
Toute la gamme s’articule autour du pack de démarrage 71360 Adventures with Mario (59,99€), puisque c’est le seul set qui contient Mario, mais aussi car c’est la seule boite où on obtient les pièces à scanner pour le départ et la fin du niveau. Bref, sans ce starter pack, impossible de vraiment jouer.
Pour continuer le parallèle avec le jeu vidéo, cette gamme LEGO Super Mario me fait penser à une logique de DLC : on paie un premier jeu (le pack de démarrage) puis on doit ressortir le portefeuille pour rajouter du contenu additionnel (les extensions ou les costumes avec des pouvoirs spéciaux). Sauf que là , le pack de démarrage tient plutôt de la démo qui permet d’offrir un premier aperçu de l’expérience de jeu pour motiver le joueur à enrichir ce niveau de départ avec les packs d’extension.
Je me demande d’ailleurs si LEGO a balancé tout d’un coup, ou si ils prévoient une seconde vague d’extensions dans quelques mois. J’ai l’impression qu’ils ont quand même déjà balayé assez large ici, même si il reste encore pas mal de personnages qui pourraient venir jouer les guest stars.
Concrètement, sans forcément acheter toute la gamme (580€ tout de même !), il faut clairement acheter plusieurs boites pour commencer à avoir une vraie expérience de ce que LEGO a voulu créer ici. Pour avoir quelques méchants différents à combattre et varier les techniques de progression.
Bref, il y a quand même un investissement à prévoir, difficile de se contenter uniquement du Starter Pack ci-dessous même si on sent que LEGO a essayé d’y mettre assez de variété pour pouvoir tester la figurine et avoir envie de compléter tout ça.
Au passage, il est presque dommage que les codes-barres de début et de fin de niveau ne soient disponibles que dans le pack de démarrage : cela ne permet pas de concevoir plusieurs niveaux en parallèle, alors que quelqu’un qui investit dans plusieurs extensions ou s’amuse avec son stock pourrait vouloir créer plusieurs niveaux sans avoir besoin de venir mettre ces pièces à chaque fois. D’autant plus que si on met bout à bout toutes les extensions, le niveau obtenu est impressionnant… et irréalisable en moins de 60 secondes à moins de sauter certaines portions. Certains diront que c’est volontaire, et qu’ainsi cela laisse plusieurs options possibles pour traverser le niveau et amasser des pièces.
L’appli
Cette gamme LEGO Super Mario nécessite un smartphone ou une tablette (Android ou iOS). Et comme d’habitude un modèle récent (cf. le guide de compatibilité sur le site LEGO).
L’application sert en fait à plusieurs choses :
- A construire les sets, parce qu’il n’y a pas d’instructions au format papier.
- A comprendre les règles et mécaniques de jeu via des petites vidéos plutôt bien réalisées.
- A synchroniser Mario quand on achète une nouvelle extension (en scannant un élément particulier).
- A mettre à jour le firmware de Mario
- A accéder à des challenges hebdomadaires
- A prendre en photo ses propres niveaux, ce qui permet d’enregistrer ses scores et de poster tout ça sur LEGO Life si on veut. Il n’y a pas de leaderboard avec un classement mondial des meilleurs scores, puisque chacun peut faire le niveau qu’il veut et que cela ne veut donc rien dire ici.
Concernant l’absence de notice au format papier, c’est pour moi un gros point noir. Ce n’est pas la qualité de l’application qui pose problème : elle est plutôt bien faite, avec notamment la possibilité à chaque étape de tourner tout autour de la construction pour bien voir où mettre la nouvelle pièce. Mais il est frustrant de devoir se coller le nez à l’écran du téléphone pour construire son set : ce que j’apprécie dans le LEGO, c’est justement aussi de pouvoir décrocher mon nez des écrans.
Et pour les parents, cela veut dire qu’il faut fournir dès le montage la tablette ou le smartphone. Sans compter que cela bride très fortement la vitesse de la phase d’assemblage : avec une notice papier, on peut d’un coup d’œil regarder plusieurs étapes d’un coup pour voir où on va, voire griller des étapes quand on est sur des constructions basiques comme souvent ici. Avec l’application, c’est beaucoup plus laborieux puisqu’il faut à chaque fois revenir appuyer sur l’écran pour passer à l’étape suivante (et si on doit revenir en arrière parce qu’on veut vérifier quelque chose, il faut donc repasser par toutes les étapes…).
Et je pense à ceux qui ne vont acheter les sets que pour récupérer les personnages : ils seront quand même obligés de télécharger l’application pour pouvoir accéder aux notices (sauf si LEGO met plus tard en ligne des notices PDF ?). Il n’est heureusement pas nécessaire d’avoir la figurine de Mario pour accéder à l’application et aux instructions, on peut la lancer sans jamais connecter la figurine (même si il ne sera alors pas possible d’ajouter des sets à sa collection, puisqu’il faut justement scanner une pièce précise à chaque fois pour ça).
Contrairement à la gamme Hidden Side (qui va sortir bientôt du catalogue LEGO, le succès n’était visiblement pas au rendez-vous), l’interactivité avec l’application n’est pas totale ici. Quand on lance une partie, l’application affiche simplement un écran noir car LEGO veut que ce soit le joueur qui devienne le centre de l’attention. C’est voulu, il n’y a alors que le mini écran de Mario qui va afficher quelques informations sur ce qui se passe. On ne peut donc pas regarder une évolution virtuelle du joueur sur l’app, ou même un gros tableau de bord avec l’évolution du nombre de pièces ou les méchants qu’on élimine (même si on a ensuite un récap dans l’app).
Je ne peux m’empêcher de trouver ça dommage, je suis sûr qu’il aurait été possible d’afficher quelque chose d’intéressant sur l’écran de l’application. Pas sûr que cela change dans une future mise à jour.
Un point intéressant à noter : il est tout à fait possible de jouer sans connecter Mario à l’application ! Le compte-à -rebours se lance quand on pose Mario sur le point de départ, on peut donc faire le niveau jusqu’au bout (ou jusqu’à la fin du chrono), et l’écran sur le ventre de Mario affichera à la fin le nombre de pièces obtenues. C’est plutôt une bonne nouvelle, cela veut dire que les enfants peuvent s’amuser avec la gamme indépendamment du smartphone ou de la tablette.
Comme d’habitude avec ce genre de gamme interactive, une interrogation majeure se présente tout de suite : combien de temps LEGO assurera-t-il le suivi de l’application ? Est-ce qu’il sera encore possible de la télécharger et de la faire fonctionner dans 10 ans ? Est-ce que cela marchera encore sur les smartphones qui sortiront dans 15 ans ou faudra-t-il garder un vieux téléphone dans un tiroir ?
Si LEGO aime mettre en avant que même vos petits-enfants pourront encore jouer avec vos sets grâce au super clutch power qui sera toujours là dans un siècle, ce n’est plus tout à fait la même histoire quand on commence à mettre de la technologie dedans…
Super Mario Bros
Coup d’œil sur la figurine de Mario, et son design très particulier lié notamment à toute l’électronique embarquée. Il n’est donc disponible que dans le Starter Pack 71360 Adventures with Mario, et on ne peut pas l’acheter à l’unité.
Bon, c’est un style… J’imagine que le design quasi cubique est volontaire, pour pouvoir faire passer plus facilement le design cubique des autres personnages. Et… c’est probablement plutôt une bonne idée au fond. Parce que si ils avaient fait un look tout en rondeurs à Mario, cela aurait franchement dénoté avec le reste. Et si LEGO avait dû créer des nouveaux moules ronds sur mesure pour tous les autres personnages aussi, cela aurait plutôt commencé à ressembler à une collection Kinder Surprise ou Happy Meal.
Si on déshabille Mario, voici (suite…)